Des personnages stylisés:
Le conte voltairien est riche en personnages : nombreuses sont, dans les trente chapitres, les rencontres faites par Candide. Mais si certains n’apparaissent que dans un ou deux chapitres, par exemple le nègre de Surinam ou Jacques l’anabaptiste, d’autres sont présents au début et à la fin du conte et évoluent.
On a souvent reproché à Voltaire d’avoir stylisé ses personnages au point d’en faire des sortes de marionnettes, incarnation d’une idée ou d’un caractère, d’une fonction ou d’un statut. L’écrivain a en effet réduit au minimum la psychologie de ses personnages et fait aussi l’économie de (presque) toute description physique.
Il a cependant soigné le nom des personnages, ce qui permet d’emblée de saisir leur personnalité: le marchand d’esclave Vanderdendur a en effet la dent bien dure, et Pococuranté, le riche vénitien, est manifestement blasé : il ne s’intéresse plus à rien!
On trouve aussi des personnages typiques, sorte de clichés littéraires : le valet malin est incarné par Cacambo et la précieuse servante qui protège les amours des jeunes gens apparaît sous les traits de la Vieille.
La forme brève du conte empêche Voltaire de s’étendre sur les personnages : par cette stylisation, l’auteur souligne l’impuissance des personnages à être autre chose que les jouets d’un destin souvent cruel et empêche le lecteur de s’identifier aux personnages ce qui pourrait faire écran à la réflexion!
التسميات
2BL