Contre la guerre:
Nombreux sont les épisodes où le héros est confronté de loin ou de près à l’horreur de la guerre. Ce n’est pas un hasard, si dès la sortie de Candide du «paradis terrestre», c’est-à-dire du «plus beau et [du] plus agréable des châteaux possibles», celui de Thunder-ten-tronck, le premier mal qu’il rencontre est la guerre.
La description esthétique de «cette boucherie héroïque» qui oppose Abares et Bulgares – sans d’ailleurs que l’on sache pourquoi – ne masque pas la violence, la cruauté et l’horreur de ce qu’elle provoque: «vieillards criblés de coups», «femmes égorgés», «filles éventrées», «cervelles [...] répandues», «bras et jambes coupées», «membres palpitants». Mais Voltaire stigmatise aussi l’absurdité d’une telle violence puisque Candide découvre plus loin «un autre village: il appartenait à des Bulgares, et les héros abares l’avaient traité de même». Ceux qui se réclament du «droit public» ne sont que des brutes sanguinaires.
Candide n’est pas au bout de ses peines: la guerre ravage le monde que découvre le héros: au chapitre X, les Espagnols assemblent des troupes contre les jésuites de Paraguay pour réprimer leur révolte, au chapitre XII, les Russes assiègent une ville turque, au chapitre XX, une bataille navale fait rage au large de Bordeaux et au chapitre XXIII, la France et l’Angleterre «sont en guerre pour quelques arpents de neige vers le Canada».
A chaque fois, Voltaire souligne la cruauté de l’homme envers son semblable: pour lui la guerre est le triomphe de l’inhumanité et la négation constante de la théorie de l’optimisme et Candide de conclure «qu’il y a quelque chose de diabolique dans cette affaire».
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2BL