Les thèmes dans l'œuvre «Candide ou l’optimisme».. Contre l’optimisme de Leibniz

Contre l’optimisme de Leibniz:
Le sous-titre souvent oublié de Candide est «ou l’optimisme». Cette précision souligne l’enjeu du conte: la dénonciation de cette philosophie.
La théorie du «tout est bien» est celle défendue par un certain Leibniz.
Ce philosophe et mathématicien allemand publie en 1710 ses Essais de Théodicée où il s'interroge sur Dieu, le mal et l'harmonie du monde. Pour Leibniz, Dieu est parfait, juste et bon, et le monde qu'il a créé ne peut être imparfait et mauvais. Mais que fait alors le mal dans cette création divine ? Car le monde offre le spectacle de la misère, de massacres et de calamités. Leibniz ne nie pas l'existence du mal. Il dit que le mal, les malheurs de chacun et de l'humanité entière s'annulent dans un grand dessein qui dépasse la courte vue de l'homme. La création est une sorte d'équilibre, d'harmonie savante où le mal s'intègre dans le projet du bien: c’est ce qu’affirme Pangloss dans le conte: «Il est démontré, [dit-il] que les choses ne peuvent être autrement: car tout étant fait pour une fin, tout est nécessairement pour la meilleure fin».
Voltaire s'insurge contre ce système. Pour lui cette «rage de soutenir que tout est bien quand on est mal» est une aberration. Car la théorie de l'optimisme est sans cesse contredite par les désastres contemporains : le tremblement de terre de Lisbonne de 1755 qui tue près de 30000 innocents, la guerre de Sept Ans, les crimes des fanatiques et l'intolérance grandissante montrent l'absence de sens et d'harmonie de la création. Voltaire désespère : il refuse l'illusion d'un optimisme philosophique.
Voltaire dans Candide stigmatise cette théorie qui se répand en Europe. Pour mettre à mal l'optimisme de Leibniz, Voltaire le ridiculise et en montre l'absurdité. Pangloss, le maître de «métaphysico-théologo-cosmolonigologie», ou nigaud tout court, n'est que discours, aveuglé par la croyance en son «tout est bien». Malgré la perte de son œil, il refuse de voir la réalité du monde et de tirer les leçons de son expérience du malheur. La succession des malheurs, la litanie des catastrophes, l'amoncellement des misères qui s'abattent sur les héros viennent aussi contredire à chaque chapitre le système de Leibniz qui en devient absurde et inacceptable.
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