Quelques témoignages des auteurs Maghrébins

Quelques témoignages des auteurs Maghrébins:
"L'écrivain est un homme solitaire. Son territoire est celui de la blessure: celle infligée aux hommes dépossédées"; écrit TAHAR BEN JELLOUN.
Cet écrivain est opposé au fait de n'avoir qu'une seule langue, il dit: "Le bilingue offre l'avantage d'une ouverture sur la différence".
Un autre écrivain marocain, Abdullah Najib REFAIF, dit que le jugement fait aux écrivains marocains de langue française" ne se repose souvent sur aucun jugement capable de résister à l'analyse". Par ailleurs, il a affirmé que" la littérature marocaine n'aura pas ses repentis comme c'est la cas en Algérie, ou Rachid BOUDJEDRA s'emmêle les lettres et patauge dans la semoule littéraire, entêté comme un escargot. Mais qui prend encore BOUDJEDRA au sérieux ?"
Salah GARMADI, linguistique, disait au cours d'un débat sur le bilinguisme en Tunisie: " je l'avoue, c'est par l'intermédiaire de la langue française que je me sens le plus libéré du poids de la tradition, c'est là que le poids de la tradition étant le moins lourd, je me sens le plus léger" 
Abdelaziz KACEM est profondément lui même, en écrivant en arabe, tandis qu'écrire en français est" source de déchirement", mais " jamais de reniement". Il adapte le français comme "un butin de guerre".
Moncef GHACEM dit que le français est historiquement assumé: " je l'utilise car il a la capacité de traduire pleinement mon actuelle réalité spécifique d'arabe, de maghrébin, de tunisien (...), j'écris en français sans pour autant me couper de la réalité vivante de mon peuple". 
Des points de vue différents les uns des autres, selon une logique historique, mais aussi politique, où la langue française se manifeste comme une langue de littérature pour des écrivains qui ont vécu une certaine période de leur pays, pays qu'ils racontent chacun avec leurs prédispositions à la langue française et sa culture.
 Les positions des écrivains pris individuellement sont une chose, mais l'opinion générale et sociale, et la politique de chaque pays du Maghreb en est une autre.
Dans les débats de critique, on a souvent l'impression que la passion prend le pas sur la sérénité : conflits refoulés, attirance, répulsion, désirs camouflés ... sont tous en jeu dans les relations avec l'ex colonisateur que l'on voit toujours à travers la langue qu'est le français.
Certes, le Maghreb a subi des changements sociaux très importants; des révolutions sont en cours dans les mentalités et dans les différentes façons de voir le monde. Des interrogations s'imposent sur l'ouverture de la langue arabe vers le monde, telle qu'elle est conçue et enseignée.
Le désir de devenir une société laïque, les réponses des discours gouvernementaux face à la montée de désirs nouveaux selon les milieux sociaux, tout cela demande une adaptation. Le fait de transmettre un monde arabe, musulman, qui a certes une histoire et une culture; une autre langue française, évidemment, ne peut que faire revivre et immortaliser une civilisation arabe qui saura défier touts les temps.
أحدث أقدم

نموذج الاتصال